jeudi 6 mai 2010

Il suffit de peu. Le plus dur est de mettre en marche la machine. Repli sur soi. Ouverture. Captation. Digestion. La respiration du monde, à travers mon corps...
L'image de la balane me revient, ce petit cratère de calcaire blanc, coquillage commun, sortant ses filtres à plancton quand immergé à marée haute...
Je me suis arrêté, arrêté d'écrire, pour aller refouiller au fond de la coquille, des mots déjà sortis, à ce sujet...
Me retrouvant encore chez moi dans cette image, que je reglisse ici:

"Game over pour aujourd'hui. Je cherche ces tourbillons de sens. Le moment où la trappe cède sous les pieds pour une floraison de connexions. Produisant une expansion. Comme une justification. Du sens.
Et par là-même, un lien au monde.
A l'image d'une anémone ouvrant ses branchies pour filtrer le plancton, puis se refermant...
Ou d'une balane, incrustée sur le rocher, à marée haute immergée. Un temps.
Coquille, centrale immobile. Cratère minéral d'où éruptent les cirres. Filtrant les organismes en suspension.
En aucun cas prédateurs. Le nom est "suspensivore". Se nourrissant par filtration du monde qui les entoure.
A marée haute. Altitude zéro.
La fixité se nourrit de la vague, la filtre pour augmenter ses concrétions calcaires. Sa coquille. Sa carapace.
Niveau zéro de l'écriture.
Le suspensivore se nourrit d'une intuition,
d'un sentiment attrapé dans l'autour
que quelquechose est en train de se passer.
Et va vers sa résolution.
L'immanence d'un certain suspens."


Pour en revenir à aujourd'hui -et cette autre image qui m'a poussée à poster de nouveau quelques mots sur ce blog - image offerte par Valeria Brancaforte, au détour d'une conversation autour de "poésie-poesìa":

"C'est normal ce vide, après...
Comme un bagage, après un long voyage,
ouvert, les vêtements étalés, autour..."


"Image" j'ai lu - au lieu de "bagage", et pour moi "tout" était là.
Des choses oubliées sont venues flotter autour de cette image qui les a attrapées. Les essayages d'habits de montagne dans les locaux de la maison de la montagne, ce pull resté au fond de mon sac, appartenant à la maison de la montagne, que j'ai ramené jusqu'ici, mon tee-shirt, là-haut, séchant au soleil... Mais je n'ai pas le temps de continuer, j'y reviendrai...

(et il saisit ses valises, partit en courant, comme s'il avait un train à prendre, pour ailleurs...)

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